Open Bic
Il n'y a pas que l'Optimist !
Les initiatives françaises en dériveur sont trop rares pour ne pas être signalées. Il convient donc de saluer à sa juste valeur le projet de l’Open Bic qui dans le cadre du programme « flotte collective » de la FFvoile a pu décoller en France
La marque Bic appartient désormais à l’histoire industrielle française et à notre inconscient collectif. Qui n’a pas utilisé un jour un stylo bic, un briquet ou un rasoir de cette marque ? Cette marque grand-public mondialement connue est également indissociable de l’histoire de la planche et du windsurf dont elle est le leader mondial. Le développement de la culture glisse et windsurf dans les années 80 est étroitement liée à l’aventure Bic Sport.
Enfin, il est impossible quand on évoque la relation de Bic à la voile de ne pas citer les défis pour la Coupe de l’America lancés par le fondateur de l’entreprise.
Caractéristiques
- Architecte: Vitalidesign
- Année: 2006
- Constructeur: Bic Sport
- Longueur:: 2,75 m
- Largeur:: 1,14
- Grand-voile: 4.5m²
- Foc:
- Spi:
- Poids: 45kg
Disons le franchement, en matière de dériveur et de voile légère, les chantiers français n’ont plus rien produit de bon depuis des années. Nous vivons encore sur le mythe du 420 et du 470 et les chantier Morin et Lanavère n’ont jamais eu de successeurs dignes de ce nom. Le monde Anglo-saxon a une avance considérable et c’est principalement d’Angleterre et d’Australie que le renouveau du dériveur depuis une vingtaine d’années nous parvient.
L’arrivée sur le marché de l’Open Bic relève donc de la divine surprise. Proposer un bateau en concurrence directe avec l’Optimist témoigne d’une audace remarquable. Il fallait en effet oser se lancer sur le marché du dériveur et proposer un produit qui a pour objectif d’ouvrir une brèche dans le monopole de l’Optimist dont certains esprits bien-pensant imaginent encore et toujours qu’un bateau conçu il y a plus de 50 ans puisse répondre aux besoins de jeunes qui découvrent la voile au 21ème siècle. Seule une entreprise comme Bic Sport, dotée d’une solide structure de production et d’une forte puissance marketing pouvait éventuellement s’aventurer avec succès sur ce terrain.
Qu’est-ce que l’Open Bic ? C’est d’abord un dériveur solitaire pour les jeunes avec un style « d’enfer ». La coque planante rappelle l’univers des skiffs et permettra aux plus jeunes de découvrir en toute simplicité les sensations du planning totalement inaccessibles à l’Optimist. La carène à bouchain apporte performance et stabilité et le cockpit autovideur est non seulement rassurant pour les jeunes qui découvrent la voile mais rendra aussi totalement superflue l’utilisation de l’écope en navigation. Il faut en effet assister à une régate d’optimist avec tous ces jeunes en train de vider leur bateau pour comprendre que quelque chose ne va pas au royaume de la voile légère. Ecope mon fils tu seras un champion !
L’Open Bic C’est ensuite un gréement moderne qui nous rappelle que la livarde est un espar qui ne devrait avoir sa place que dans les rassemblements de vieux gréements. Les bateaux d’initiation et de compétition à destination des jeunes se distinguent souvent par la pauvreté de leur accastillage. Dans le cas de l’Open Bic, rien de cela : le mât est léger, les poulies tournent et les appendices sont fait en matériaux modernes dont certains dériveurs plus grands pourraient bien s’inspirer… Le meilleur moyen d’éviter de former des générations de masochistes qui ont fini par oublier que la voile c’était avant tout du plaisir, des sensations et de la glisse et non pas une séance de torture. Disons-le franchement et crûment, l’Open Bic ne se fout pas de la gueule de ses clients.
L’Open Bic est sur le marché depuis plusieurs années et les résultats sont prometteurs. la puissance de Bic Sport a permis d’implanter le bateau dans de nombreux pays et des épreuves internationales ont déjà eu lieu. Dans le cadre de partenariats intelligents, d’un projet marketing global et de la politique de renouveau voulue par la FFV en matière de dériveur, de nombreux clubs ont investi dans ce support et les premiers retours sont plus qu’enthousiastes. Yachts and yachting, la revue référence en matière de voile légère avait eu l’idée de faire tester l’Open Bic par de jeunes coureurs issus de plusieurs séries qui en Angleterre servent à la découverte de la voile et de la régate. Les commentaires étaient sans compromis et enthousiastes. La preuve que même sur ce créneau il y a de la place pour un dériveur qui soient en adéquation avec l’esprit et les valeurs du temps. Et il n’est peut être pas si loin le jour où des gens diront que leur premier bateau était un Open Bic…
Au registre des critiques, l’Open Bic reste globalement très lourd par rapport à son concurrent direct chez les modernes, le RS Tera. De même, toujours par rapport au RS Tera, son ergonomie est déplorable et ne rend pas facile la navigation pour des jeunes d’un certain gabarit.
Mais non dans un monde où l’apparence et le look compte, l’Open Bic à sa place.